Frère de l’Esprit, Gabriel:
Ce grand prêtre qui avait une affection particulière pour Marie et qui se sentait responsable de sa protection comme un père, a donné Joseph et Marie ensemble, demandant la bénédiction de Dieu pour ce lien. Il était lui aussi déchiré par ce qui se passait sous ses yeux. Comme Joachim, le père de Marie, il voyait cette jeune fille dans sa candeur, innocente et pure. Mais il a aussi vu les regards lubriques de certains prêtres qui regardaient la danse du temple comme des hommes et ne pouvaient pas entrer dans le culte de Dieu. La fille pure était au-dessus de cela, elle ne savait même pas que l’homme dans son instinct, avec toute sa force, devait s’opposer à cette façon de voir les choses pour ne pas porter atteinte à la dignité, à la pureté dans laquelle se trouvait la jeune fille Marie, la jeune femme. Joachim, le père de Marie, est resté à l’écart de la bénédiction, il n’a pas pu, surmonter ses réticences. La fidélité à la loi était plus forte que l’amour pour sa fille.
Cependant, pour les royaumes célestes, ce lien entre Marie et Joseph était une grande victoire. Les troupes célestes responsables de tout étaient très heureuses que le plan ait fonctionné jusqu’ici. Le Christ allait s’incarner, il allait enseigner à l’humanité l’amour de Dieu! Il était conçu et son corps grandissait de plus en plus de semaine en semaine. Les premiers grands risques du plan de Dieu avaient été surmontés et quelque chose avait été accompli. Le Christ, le Fils de Dieu, a dû lui aussi se faire chair, devenir pleinement humain. Il n’a reçu aucun privilège ou position spéciale. C’était un être humain comme tout le monde. Comme souvent auparavant, personne ne savait comment les choses allaient se dérouler, ni ce qui attendait chacun de ceux qui avaient dit «oui» à ce grand plan, car il était lointain et invisible pour les êtres humains.
Joseph avait construit une petite maison pour Marie; elle était peinte d’un bleu tendre, comme la cape que Marie aimait porter. Marie pouvait se retirer dans cette maison, là elle pouvait être dans sa propre vibration et dans son être intérieur. Repliée sur elle-même et orientée vers l’intérieur, Marie attendait la naissance de son enfant. Plus que jamais, elle a appris à se tourner vers l’intérieur et à écouter de l’intérieur. On ne lui a pas seulement montré de belles images à l’intérieur. Elle a vu la rébellion, la lutte, la guerre et l’injustice, elle a vu les êtres humains dans leur irrationalité, leur arrogance, leur triomphalisme, leur vanité et leur orgueil.
Marie a supporté avec dignité le mépris des femmes et l’humiliation des hommes qui pensaient connaître les secrets qui l’entouraient. Marie a appris à comprendre que la vérité d’une chose, la vérité d’une situation, ne se trouve pas à l’extérieur mais à l’intérieur. Ceux qui ont connu Marie ont vu comment elle a changé, comment d’un être insouciant, joyeux, voire innocent, elle est devenue une personne très sérieuse. La tête baissée, les yeux grands et tristes, silencieuse, repliée sur elle-même et intériorisée, Marie a connu la solitude au milieu des gens et a appris à la supporter.